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La Tunisie

rucher traditionel de Tunisie

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A Moktar , Nabiha, Gérard et tous les Tunisiens et Tunisiennes pour leur gentillesse.

Apiculture et TUNISIE

C'est grâce à un jumelage entre l'IASC de Masseube dans le Gers et l'école supérieure d'agriculture du Kef en Tunisie que nous avons pu être invités à découvrir l'apiculture Tunisienne. Invités en Tunisie signifie accueil princier. De multiples visites ont été minutieusement préparées par M. Mockhtar Maouachi directeur des études de l'ESAK.

L'apiculture dans le nord du pays est prise très au sérieux par les responsables du développement rural. Notre visite au PDC du Kef ( plan de développement local), organisme chargé de favoriser le maintien des populations locales, tracer des pistes agricoles de reboisement en essences mellifères, de l'éducation et du suivi technique des apiculteurs, nous a permis de nous rendre compte de l'importance accordée à l'apiculture par les pouvoirs publics.

A Béja Mr Dellai Houcine ingénieur en chef et directeur de l'office de développement sylvo-pastoral du Nord-Ouest et ses 11 techniciens très compétents ont formés 89 apiculteurs et ont même favorisé la création de la coopérative Ezzahra qui est en train de mettre en place un miel labellisé.

En Tunisie il y a 2 marchés du miel : le miel de confiance, le « vrai » miel qui est vendu directement par l'apiculteur, ce miel est vendu 25 dinars le kg, environ 15 euros, et puis il y a le miel vendu en magasins, tunisien, espagnol ou français à 5 euros le kg. Ce miel est parfois d'excellente qualité mais le consommateur est prêt à payer plus cher pour être sur d'avoir du « vrai miel ». Petit à petit la Djeba ruche canon traditionnelle est remplacée par la Langstroth plus productive et plus facile d'utilisation surtout pour la transhumance de plus en plus pratiquée. Les ressources nectarifères sont nombreuses : on trouve la flore méditerranéenne et même un peu de tournesol dans le nord. Le rendement n'est que de 15 kg par ruche environ mais vu le prix du miel l'apiculture demeure une source de revenu très importante pour beaucoup de Tunisiens. Les apiculteurs et techniciens sont très étonnés quand on leur parle de location de ruches pour la pollinisation en France : eux qui doivent payer leurs emplacements, même dans les vergers. L'énergie déployée ces dernières années a été très payante, on exporte du miel Tunisien vers les pays du golfe à prix fort, de nombreux ruraux tirent un revenu complémentaire ou même principal de l'activité apicole, les arbres plantés au bord des routes et utilisés pour la lutte contre l'érosion sont tous des essences mellifères (leçon à prendre). L' abeille est respectée et protégée , elle demanderait à être un peu mieux sélectionnée: l'Intermissa est quand même très essaimeuse et au caractère acariâtre. L'emploi systématique d'antibiotiques devra être abandonné dans certaines zones pour améliorer la qualité du miel, surtout du miel labellisé .

En 1975 on comptait 12000 djebas contre 6000 ruches modernes, en 2005 15000 djebas et 25000 ruches modernes soit le double de colonies et une modernisation certaine. L'effort constant du monde apicole Tunisien plein de bonnes volontés sera, j'en suis persuadé, de plus en plus fructueux.

Nous remercions les Tunisiens pour leur chaleureux accueil et leur contribution pour rendre notre séjour agréable, et de nous avoir permis de découvrir leur beau pays si attachant.
Emile Molès.