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Le Musée du Miel

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La vie de la ruche

abeille

On a dit, convaincu par toutes ces merveilles, / Qu'un peu d'âme divine habitait les abeilles. ( VIRGILE , Géorgiques IV, 220-221, 1er s. av. JC )

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Un peu d'histoire.......

On estime l'apparition des abeilles à environ 100 millions d'années, probablement liée à celle des plantes angiospermes (produisant nectar et pollen, env. 125 millions d'années). Fresque paléolithique de la cueva de la arañaLe plus ancien fossile, découvert en Birmanie et prisonnier dans l'ambre, date lui de 100 millions d'années.
La plus ancienne trace de récolte de miel par l'homme à été découverte en 1921 en Espagne, sur les parois de la "cueva de la araña" (la grotte de l'araignée), à Bicorp, près de Valence. Il s'agit d'une peinture rupestre vieille de 5 à 6000 ans, figurant un homme suspendu à des lianes ou des cordages et muni d'un panier, prélevant les rayons de miel d'un essaim sauvage. Si vous avez la chance de vous rendre sur place, votre guide vous racontera sûrement comment son grand-père récoltait son miel de la même manière, et ce, sur des essaims établis dans la falaise en prolongement de la grotte! En effet, cette méthode de cueillette du miel sur des colonies sauvages d'abeilles est toujours pratiquée de nos jours, au Népal notamment, comme vous pourrez le découvrir dans notre rubrique "nos voyages apicoles". Vous y découvrirez également nos photos de la peinture néolithique de la "cueva de la araña".
On estime que la domestication des abeilles remonte à 6000 ans environ (Égypte, Grèce, Crète,...). L'élevage des abeilles ayant été révolutionné par deux inventions majeures au 19ème siècle: la hausse et la ruche à cadre.

L' "abeille noire":

La race d'abeille que nous élevons est l'abeille noire européenne: "apis mellifera mellifera" pour les intimes.... Cette race locale rustique est aussi la plus intéressante des neuf espèces domestiques rencontrées à travers le monde. Voici sa place dans la classification systématique (simplifiée): L'abeille noire dans la classification systématique simplifiée

L'organisation de la colonie:

Les abeilles font partie des insectes dits "sociaux". La vie au sein de la ruche est très organisée et spécialisée: la colonie se compose de trois castes.

1 - La reine:

Seule abeille fécondée, elle assure la ponte des oeufs (jusqu'à deux mille par jour en été). Elle vie 4 à 5 ans grâce à son régime à base de gelée royale. Elle se reconnaît à son thorax et surtout son abdomen plus développé. La reine agit sur le comportement des ouvrières au moyen de ses phéromones (messagers chimiques).

2 - Les ouvrières:

Elles portent bien leur nom puisqu'à part la ponte, elle assurent toutes les tâches essentielles à la colonie: entretient, régulation thermique et défense de la ruche, nourrissage et élevage des larves et des immatures, production de la cire et élaboration des rayons, récolte du nectar, du pollen, de la propolis, élaboration du miel et de la gelée royale, etc...
Au printemps et en été, pendant la période de pleine activité de la colonie, la durée de vie d'une ouvrière est de 27 jours. En hiver, à la faveur d'une activité réduite, celle-ci peut atteindre 5 à 6 mois.

3 - Les mâles ou "faux-bourdons":

Un peu plus gros que les ouvrières (notamment les yeux), leur seul rôle connu est la fécondation de la reine, au cours de son "vol nuptial". Ils ne possèdent pas de dard (donc pas de piqûre!) et ne peuvent se nourrir seuls: leur trompe est trop courte et se sont les ouvrières qui les alimentent.

La vie de la ruche:

La vie de la colonie, dont les effectifs comptent de 20 à 90 000 individus, suit de grands cycles calqués sur le rythme des saisons ainsi que sur les périodes de floraison du lieu où elle est implantée.
Rayon avec miel et couvain

Détail d'un rayon où on aperçoit le couvain ouvert, le miel est stocké à la périphérie (en haut à droite)
© Le Musée du Miel

  • A la sortie de l'hiver
    Les ouvrières qui ont survécu sur les réserves de l'année précédentes, préparent et nettoient les alvéoles pour la nouvelle ponte de la reine. Celle-ci dépose un oeuf par cellule, en commençant par le centre des rayons de cire. 21 jours sont nécessaires à la naissance des ouvrières (24 pour les mâles, 16 pour les reines). L'ensemble des oeufs, des larves et des immatures, est appelé le couvain.
  • Au printemps
    La colonie se développe avec les premières floraisons mellifères. Les premiers mâles naissent et sont entretenus par les ouvrières. Elles récoltent et stockent le pollen dans les cellules à la périphérie du couvain; le miel quant à lui est emmagasiné dans les cellules extérieures. Avant de refermer celles-ci avec de la cire, elles les ventillent à l'aide de leurs ailes pour évaporer l'excédent d'eau du miel ce qui lui assurera une bonne conservation.
    Si la reine est suffisamment active, généralement à l'âge de 2 ou 3 ans, La colonie devient très populeuse et, vers la fin du printemps, celle-ci pourra se diviser par essaimage: vous avez peut-être déjà observé, souvent au mois de juin ou juillet, de véritables grappes d'abeilles se poser le soir sur un mur ou dans un arbuste. Il s'agit d'un essaim recherchant un emplacement pour établir un nouveau nid. Quelques centaines d'éclaireuses partent à la recherche d'une cavité accueillante. De retour à l'essaim, elles décriront leurs trouvailles au moyen de la danse du domicile: à la suite d'un processus complexe, un choix collectif s'opére et l'essaim s'envole vers son nouvel habitat.
    L'essaimage

    L'essaimage
    Un superbe essaim posé dans un arbre
    © Le Musée du Miel

    Pour préparer l'essaimage (ou le remplacement de la reine), les ouvrières vont élever de nouvelles reines: elles choisissent quelques larves âgées de moins de trois jours autour desquelles elles bâtissent une "cellule royale" (ronde et plus volumineuse que les cellules d'ouvrières, débordant sur la surface du rayon).
    Abeille buvant

    Abeille se réhydratant
    © Le Musée du Miel

    Dès lors ces larves seront nourries exclusivement de gelée royale, secrétée par les ouvrières à partir de miel et de pollen. Seize jours plus tard naîtront les jeunes reines. C'est la reine la plus agée, à l'origine de la ponte, qui quitte le nid, accompagnée d'une partie des ouvriéres (de 20 à 30 000 individus) pour établir une nouvelle ruche. Les jeunes reines restantes se battront afin de ne conserver qu'une seule survivante. Elle s'envolera alors pour son vol nuptial, au cours duquel elle sera fécondée en vol par de nombreux mâles assurant ainsi un brassage génétique. De retour à la ruche, elle conservera la semence récoltée dans sa spermathèque et pourra ainsi féconder ses oeufs tout au long de son existence.
  • Au cours de l'été et de l'arrière saison
    Les ouvrières constituent des réserves de miel et de pollen pour passer l'hiver: c'est le moment pour l'apiculteur de récolter tout en veillant à laisser suffisamment de nourriture pour la saison froide.
    A la fin de l'été ou à l'approche de l'hiver, le nectar disponible se fait plus rare dans la nature. Les mâles qui sont devenus une charge inutile pour la colonie sont chassés de la ruche et mourront; les plus récalcitrants sont tués par une piqûre.
  • L'hiver est là
    La population de la colonie a fortement diminué, les abeilles d'hiver, dont la longévité peut attendre 6 mois en fonction de la latitude, ont remplacé les abeilles d'été. Elles se regroupent en une grappe au centre de la ruche pour la réchauffer. Elles survivent sur les réserves accumulées à la belle saison et ne sortent que rarement, lorsque les conditions climatiques le permettent, pour un vol de propreté. Elles mourront après avoir préparé et élevé la première ponte de l'année, à l'arrivée des beaux jours.

Le cycle de la colonie pourra reprendre.

Pour en savoir plus sur apis mellifera mellifera: La thèse d'Astrid Nathalie Karine TOULLEC, qu'elle a consacré à l'abeille noire de nos région.